Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. La dénonciation du président sénégalais face à l’inaction de l’ONU et de l’Occident
À Riyad, lors du sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a vivement critiqué l’inaction persistante du Conseil de sécurité des Nations unies devant les violations répétées commises au Liban et en Palestine. Le chef de l’État a estimé que ce manque de réaction de la communauté internationale, et plus particulièrement des grandes puissances occidentales, ne fait que raviver le cycle de violence, fragilisant ainsi tout espoir de paix dans la région.
Le constat du président sénégalais est sévère : l’ONU, dont la mission première est de maintenir la paix et la sécurité mondiale, est selon lui aujourd’hui paralysée par des jeux d’intérêts politiques qui compromettent son efficacité et sa crédibilité. Pour Bassirou Diomaye Faye, cet immobilisme de l’ONU face aux crises en Palestine et au Liban est un véritable « cuisant échec moral ». Il a ainsi exprimé son indignation devant une institution qui, au lieu d’imposer des mesures pour instaurer un cessez-le-feu, reste passive devant l’aggravation des tensions.
La critique de Faye s’étend également à l’inaction de la communauté occidentale, en particulier des États-Unis et des pays européens, dont le soutien inconditionnel à certaines parties du conflit empêche toute avancée. Dans cette situation, les populations civiles de Palestine et du Liban, victimes de raids et d’attaques aériennes, sont abandonnées sans protection internationale.
Face à l’inefficacité de l’ONU et à l’inaction de l’Occident, Bassirou Diomaye Faye en appelle à une solidarité plus active au sein de « l’Oumma islamique ». Il estime que le soutien moral ne suffit plus et qu’il est temps que les États membres de l’OCI engagent des actions concrètes pour mettre fin à cette violence. Pour lui, la voix des pays du Sud, et plus précisément celle de la communauté musulmane internationale, doit résonner plus fort pour défendre la justice et le droit des peuples.
Les propos de Bassirou Diomaye Faye traduisent un mécontentement croissant envers une organisation internationale dominée par des intérêts qui ne reflètent plus la diversité des aspirations mondiales.
2. Soupçons d’ingérence française au Sahel
Des informations circulant sur les réseaux sociaux laissent entendre que des agents de renseignement français basés en Côte d’Ivoire auraient partagé des informations sensibles avec des groupes armés dans la région du Sahel. Bien que non vérifiées, ces accusations ravivent des tensions croissantes dans la région, où plusieurs autorités locales dénoncent ce qu’elles perçoivent comme des tentatives françaises de déstabilisation pour affaiblir la souveraineté des États sahéliens.
Au Niger, des sources militaires affirment que des agents français en Côte d’Ivoire transmettraient des renseignements stratégiques à des groupes armés. Selon ces sources, ces échanges d’information alimenteraient l’insécurité et compliqueraient la lutte contre le terrorisme, sapant les efforts locaux pour stabiliser la région sahélienne, déjà marquée par une violence persistante.
Le président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a également formulé des accusations similaires, soutenant que la Côte d’Ivoire et le Bénin hébergeraient des bases militaires suspectées d’être impliquées dans des opérations de surveillance et de déstabilisation contre son pays. Lors d’une déclaration récente, Traoré a affirmé que des preuves de cette ingérence seraient bientôt publiées, précisant toutefois que ses critiques visaient les choix stratégiques des dirigeants et non le peuple ivoirien.
Il a aussi accusé le Bénin de permettre l’installation de deux bases militaires françaises participant, selon lui, à des activités de déstabilisation au Sahel. Ces bases seraient équipées pour recevoir du matériel militaire et accueilleraient des opérations secrètes soutenant des groupes armés dans la région, compliquant encore davantage le rétablissement de la sécurité au Sahel.
Ces soupçons sont appuyés par des observations de plusieurs analystes africains, qui estiment que la France maintiendrait ces bases pour protéger ses intérêts stratégiques et économiques dans ses anciennes colonies. En gardant un contrôle militaire indirect dans la région, elle continuerait d’exercer une influence politique, que certains qualifient de néocolonialisme.
Les critiques contre la présence militaire française ne cessent de croître au Niger, au Mali et au Burkina Faso, des États ayant récemment tourné le dos à la CEDEAO, qu’ils accusent de se soumettre aux pressions des puissances occidentales. Pour ces pays, un Sahel indépendant et économiquement stable représenterait une alternative aux influences extérieures, et donc une menace pour les intérêts français.
Ce climat de suspicion et d’hostilité illustre un changement profond dans les relations entre les États sahéliens et la France. La montée des mouvements souverainistes au Sahel appelle à une réévaluation de la présence militaire étrangère, tandis que l’avenir des liens entre la Côte d’Ivoire, le Bénin, et leurs voisins sahéliens reste incertain.
3. Niger : les vérités cachées de l’interventionnisme français en Afrique
Dans une déclaration fracassante lors de son audition devant la Commission défense de l’Assemblée nationale, Jean-Marie Bockel, envoyé spécial d’Emmanuel Macron en Afrique, a révélé des intentions militaires que la France n’avait jusqu’alors pas officiellement reconnues. Selon ses propos, la France a déployé 2000 hommes à Abidjan en quelques heures lors de la crise qui a secoué le Niger après le coup d’État du 26 juillet 2023. Une affirmation qui soulève de nombreuses questions sur les véritables intentions de Paris dans la région et ses relations avec les anciennes colonies africaines.
La déclaration de Bockel a été rapportée par le site MondeAfrique, qui souligne que cette intervention militaire, bien que n’ayant pas eu lieu, avait bel et bien été envisagée par Paris pour « libérer » l’ancien président nigérien, Mohamed Bazoum. Cette révélation met en lumière l’ambiguïté de la politique française en Afrique, notamment en ce qui concerne le Niger.
Jusqu’alors, la France avait fermement nié toute implication directe dans une intervention militaire visant à restaurer Bazoum au pouvoir. Les autorités nigériennes, qui avaient accusé la France d’avoir déployé des troupes dans plusieurs pays de la CEDEAO, dont la Côte d’Ivoire, pour soutenir une éventuelle réinstallation de l’ex-président, avaient été vigoureusement démenties par Paris. Mais les récents propos de Bockel confirment les accusations des autorités nigériennes, exposant ainsi la véritable dimension de l’engagement militaire français dans cette crise.
Le rôle précis de la France dans cette affaire reste un mystère, mais ce qui est clair ce sont les tensions entre Paris et Niamey qui ont pris une ampleur inédite après le coup d’État. La France, qui a d’abord soutenu avec force une intervention militaire ouest-africaine pour ramener Bazoum au pouvoir, et qui a ordonné à l’organisation d’instaurer un régime de sanction contre le Niger, a vu ses relations avec le Niger se détériorer au point d’avoir été obligée de retirer son contingent militaire et son ambassadeur Sylvain Itté, dans les semaines suivant le renversement. Ce retrait, combiné à la montée de l’hostilité envers la politique néocoloniale de la France, a poussé le Niger, le Mali et le Burkina Faso à quitter la CEDEAO, jugée alors à la solde de Paris et de Washington, marquant ainsi un tournant historique dans les relations entre ces pays et les anciennes puissances coloniales.
Le déploiement militaire au Niger, bien qu’il n’ait pas eu lieu, révèle cependant les méthodes interventionnistes de la France en Afrique, où elle continue d’influencer les affaires internes de ses anciennes colonies. Cette politique d’ingérence militaire, justifiée par une pseudo « restauration de la démocratie », soulève de sérieuses interrogations sur la véritable volonté de Paris.
Si cette déclaration de Jean-Marie Bockel a fait grand bruit dans les coulisses de la politique française, elle semble être passée inaperçue auprès des médias occidentaux. Pourtant, ces propos devraient inciter à une réflexion plus profonde sur la place de la France en Afrique, ses véritables objectifs et les conséquences de ses actions sur le terrain. La politique française en Afrique, à travers des interventions militaires et des soutiens inavoués à des régimes fragiles, semble de plus en plus difficile à justifier, surtout face à l’éveil des consciences des Africains.
Les révélations de Bockel ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’une politique française qui continue de peser lourdement sur l’Afrique, sans qu’un réel débat démocratique n’accompagne ces choix. Ce silence des médias internationaux face à ces révélations n’est qu’un symptôme de l’impunité qui entoure ces pratiques diplomatiques douteuses. Il est temps que la France réévalue son rôle sur le continent africain et accepte les aspirations des peuples africains à l’indépendance et à la souveraineté, car tant qu’elle restera dans son déni, Paris continuera à passer pour le ridicule de service aux yeux du monde entier.